Environnementalistes, militants, défenseurs des droits humains, féministes et citoyens : tous humanitaires ? Et vice-versa ?
Jour et heure
Vendredi 31 Janvier, 16h15-17h45
Objectifs de la session
L’objectif de la session est d’interroger les regards respectifs des ONG humanitaires et des acteurs qui, sans se qualifier comme tels, jouent un rôle croissant en matière de réponse aux urgences, afin de faciliter de futures collaborations.
Problématisation
Les impacts climatiques et écologiques sont devenus indissociables du secteur humanitaire, qui prend progressivement en compte cette dimension. La sphère humanitaire n’échappe pas non plus aux pressions exercées sur les sociétés civiles, en France comme à l’étranger ; pour y faire face, elle s’allie de plus en plus aux organisations spécialisées en droits humains. Enfin, les réflexions sur le patriarcat et la décolonisation de l’aide interrogent fortement les gouvernances et modalités d’intervention des ONG françaises.
Lors du précédent FEH aux Pensières en 2022, plusieurs sessions s’étaient déjà penchées sur la façon dont les humanitaires intégraient les problématiques environnementales1 et de droits humains2. Parallèlement, les acteurs environnementaux, de droits humains et sociaux au sens large (médico-sociaux, religieux, militants, associations de femmes, de jeunes…) se retrouvent de plus en plus impliqués et reconnus dans la réponse aux situations d’urgence.
Les communautés et les citoyens eux-mêmes tendent à se responsabiliser et/ou à s’organiser sur leurs territoires pour venir en aide aux populations impactées. La plus forte structuration des sociétés civiles, un peu partout dans le monde, participe aussi à cette place plus grande donnée à des acteurs non-humanitaires mais solidaires, jusqu’alors peu reconnus et peu formés à ce type de situations. De la crise Covid à la mobilisation multiforme au Liban ou encore en Ukraine, leur capillarité impressionne, leur agilité bouscule, leur spontanéité peut effrayer.
Comment ces mobilisations, plus ou moins structurées mais fortes d’expertises indéniables, interpellent-elles les acteurs humanitaires, fortement professionnalisés et spécialisés sur la gestion des urgences ? Comment le secteur parvient-il à passer d’une vision humanitaire en mode « crise externalisée » à une vision où il est « parmi les acteurs » ? Comment assurer les préoccupations majeures de coordination et de qualité dans ces conditions de démultiplication des interventions ?
Pour répondre à ces questions, les panélistes (non humanitaires) sont invités à expliquer comment ils s’impliquent dans les urgences et les crises, la façon dont ils perçoivent le dialogue et les collaborations avec le secteur humanitaire, les apprentissages mutuels et les contraintes rencontrées. Un échange aura ensuite lieu avec la salle qui pourra à son tour partager ses expériences de collaborations, ses apprentissages et ses contraintes, avec ces acteurs a priori « non-urgentistes ».
Les intervenants
Modération :
- Thibaut BRUTTIN, Directeur Général, Reporters Sans Frontières
Panélistes :
- Bénédicte JEANNEROD, Directrice Générale, Human Rights Watch France
- Jérôme FRIGNET, Directeur des programmes, Greenpeace
- Aurélie GAL-REGNIEZ, Directrice Exécutive, Equipop